Lorsque le gouvernement a annoncé la construction d’un port de pêche industriel à Mwali, les amoureux de cette île que nous sommes, ont applaudi des deux mains cette belle initiative. Lorsque nous avons appris que ce projet coûterait la bagatelle de 145 millions de dollars, et va employer 5.000 personnes, dont 3.000 emplois directs, notre joie était à son comble. C’est un véritable coup de boost à l’économie locale, qui pourrait permettre à l’île de Djumbe Fatima d’atteindre le plein-emploi.
Tout cela, sans que l’État comorien ne verse le moindre sou, puisque le contrat prévoit » un auto-remboursement du prêt contracté grâce au transfert de la gestion du projet à la société d’État chinoise Cccc (China Communications construction Company Limited) » dixit l’ambassadeur comorien auprès de la Chine Mahamoud Aboud. Selon le journal Al-Watwan : » ce grand port abritera des activités tournées vers l’exportation, avec de grands projets industriels comme la société de pêche, forte d’une capacité de cinquante bateaux, une usine de transformation et de conservation de poissons et un laboratoire de contrôle. »
Mais notre euphorie s’est estompé, lorsque nous avons découvert un rapport de Greenpeace Intitulé « arnaque sur les côtes africaines: la face cachée de la pêche chinoise ». On apprend qu’il existe une fraude massive et systématique sur le tonnage des navires chinois en Afrique. Les auteurs de ce rapport affirment que « L’absence de systèmes efficaces de gestion des pêches en Afrique de l’Ouest a permis à ces entreprises de piller, à faible coût et dans une quasi-impunité, les ressources marines de l’Afrique. »
Les navires battant pavillon chinois seraient les spécialistes de la fraude, en trafiquant régulièrement le tonnage brut (TB). « En sous-déclarant le tonnage brut de leurs navires de pêche, ces compagnies privent les États côtiers d’importants revenus financiers et compromettent tout espoir de gestion durable et équitable des pêcheries dont la situation est déjà très préoccupante. Nos pêcheurs artisans ne cessent de se plaindre de leurs maigres prises ainsi que des coûts et charges de travail élevés, incapables de faire face à la concurrence des navires industriels, comme les navires chinois»
Voilà donc ce qui attend le secteur de la pêche aux Comores. Au-delà des difficultés que rencontreront nos pêcheurs, cette activité intensive aura un impact certain sur notre écosystème marin. Car il ne faut oublier que nous avons avec l’Union Européenne, des accords de partenariat dans le domaine de la pêche. l’UE offre une aide financière (600 000 €) en échange de droits de pêche au sein de la zone économique exclusive (ZEE) des Comores. Cette somme est ridiculement faible comparée aux 5 350 000 € que touchent nos voisins seychellois. Les navires européens remplissent leurs cales à souhait, étant donné que le gouvernement comorien n’a pas les moyens de vérifier le tonnage déclaré.
L’État comorien doit faire preuve d’une extrême vigilance en la matière. La chine est un pays-frère. C’est la nation qui a le plus contribuer au développement des infrastructures de notre pays. Ils ont construit, Aéroport, hôpital, stade etc. Nous devons être éternellement reconnaissants envers nos amis chinois. Mais cela n’empêche pas d’exiger que notre partenariat soit gagnant-gagnant, pour que Les Comores ne deviennent pas le dindon de la farce dans cette histoire.
Comores Développement 
Est-ce qu’il vaut mieux traiter avec l’UE et recevoir 600000€ et qu’il reste du poisson pour les Comoriens ou passer par la Chine et qu’il ne reste plus un poisson pour les Comoriens ?
J’aimeJ’aime
Je crois qu’il être très vigilant dans cette histoire. Si les parties ont la volonté de travailler dans la transparence, et cela revient de la responsabilité de notre gouvernement de s’assurer qu’aucun malheur similaire à ce qui se passe ailleurs arrive à notre cher pays. Dans ce sens, il y aura des poissons pour chaque Comorien même avec les Chinois!
J’aimeJ’aime